DIRECT. Échec du conclave sur les retraites: le PS prêt à la censure "si le Parlement n'est pas saisi"


"L'idée est qu'il n'y ait pas de nouvelle séance de négociation, charge au Premier ministre de prendre acte et de décider d'ici la fin de la semaine ce qu'il fait de ce qui est aujourd'hui sur la table", indique la Secrétaire générale de la CFDT.
"Pour trouver un accord et avoir la validation de la CFTC, il faudra que le patronat fasse un geste sur la pénibilité, sur la retraite des femmes et pas le recul avec lequel ils sont venus hier et fasse un geste sur l'abaissement de l'âge d'annulation de la décote", déclare Cyril Chabanier, président de la CFTC.
"C'est à peu près ce qui avait dans le texte de mardi dernier de Jean-Jacques Marette. On ne renégociera pas, on a fait des concessions, ce texte est à prendre ou à laisser", souligne le responsable qui met en avant "un texte de compromis".
Avant de rencontrer le Premier ministre, Marylise Léon, Secrétaire générale de la CFDT a fustigé le Medef.
Selon elle, "le patronat refuse tout effort" sur les questions d'équité dans l'effort demandé, "tout comme refuser de reconnaître" la pénibilité de certains métiers. "Pour nous c'est inenvisageable", assène-t-elle.
"Prenez vos responsabilités", dit-elle à l'adresse de François Bayrou. "Plus que jamais la balle est dans le camps du patronat".
"La mascarade de conclave, après 116 jours de débats, s'est enfin terminée. Comme nous l'avions prédit, avec un droit de véto du Medef, ce conclave s'est terminé sans accord et montre que la méthode Bayrou est un échec monumental", estime Mathilde Panot, la présidente du groupe La France Insoumise à l'Assemblée nationale.
"Il faut laisser l'Assemblée voter et abroger la réforme" de 2023, réclame Mathilde Panot.
La ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet a espéré à son tour qu'on soit "très près d'un accord" sur les retraites, après la convocation à Matignon des partenaires sociaux au lendemain de l'apparent échec du conclave.
"Je rejoins (le président de la CPME Amir Reza-Tofighi) et les déclarations du Premier ministre ce matin qu'on est très près d'un accord", a estimé la ministre lors de l'évènement Impact PME organisé par la CPME.
"Beaucoup de choses sont sur la table, que ce soit la mesure d'âge, que ce soit les femmes, que ce soit la gouvernance. Il y a des choses aujourd'hui qui doivent encore être discutées sur la pénibilité avec des avancées des uns et des autres qui ont été considérables", a-t-elle estimé, afin de "terminer ce bout de chemin".
L'eurodéputé Raphaël Glucksmann, leader de Place publique, a "salué" mardi l'attitude "constructive" de la CPME et de la CFDT dans la négociation sur les retraites, félicitations dont il a ouvertement exclu le Medef.
"Vous êtes l'avenir de l'économie française", et "il serait bon que votre représentativité soit accrue, parce qu'en fait, on ne peut pas être constamment sous la pression d'un groupe qui ne représente pas l'ensemble des entreprises françaises", a conclu le responsable politique, en taclant le Medef qui est apparu plus fermé que la CPME lors des négociations.
Après l'intervention de François Bayrou ce matin, Emmanuel Macron juge depuis la Norvège que "le Premier ministre a tout à fait raison de s'engager et d'insister sur l'importance d'un accord".
"Je veux saluer tous les partenaires sociaux qui sont encore autour de la table", poursuit le président de la République, alors que le chef du gouvernement a invité ces derniers à se rendre à Matignon pour "rechercher une voie de passage".
"La discussion, la négociation qui est en cours, je crois, est celle de femmes et d'hommes responsables, conscients de l'état du monde et de la nécessité pour notre pays d'aller de l'avant. Donc je les encourage ardemment à savoir aller au-delà des désaccords qui persistent et à trouver ensemble une solution qui soit bonne pour le pays", affirme Emmanuel Macron.
Cyril Chabanier a aussi précisé le contenu de la proposition de compromis rédigée par Jean-Jacques Marette, qui a animé le débat entre les partenaires sociaux.
Le texte prévoyait "la pénibilité avec réintroduction des critères ergonomiques (charges lourdes, postures difficiles, vibrations...) qui permettaient, dans un deuxième compte de pénibilité, d'acquérir des points et d'avoir à la fois plus de moyens pour la reconversion et aussi des possibilités de départ anticipés.
Il y avait aussi dans le texte toute une série de mesures vraiment très favorables aux mères de familles, en particulier pour augmenter leur pension", a détaillé le patron de la CFTC.
"La voie de passage c'est que le patronat accepte le compromis. (...) Nous faisons beaucoup d'efforts et le patronat n'en fait aucun", a indiqué Cyril Chabanier, le président de la CFTC (Confédération française des travailleurs chrétiens) à son arrivée à Matignon, où il doit être reçu par François Bayrou avec la CFDT et la CFE-CGC.
"Je viens acter le fait qu'il y a un désaccord, que le patronat n'a pas joué le jeu, qu'il n'y aura plus de réunion du conclave. On ne va pas revenir autour de la table. Le seul moyen, c'est que le Premier ministre fasse entendre raison au patronat", estime Cyril Chabanier.
La patron du PS Olivier Faure entre dans le détail des demandes de son parti à l'issue du conclave sur les retraites.
"Je souhaite que le Parlement soit saisi. Je souhaite que les parlementaires puissent déposer des amendements sans être contredits par la présidente de l'Assemblée nationale", dit-il sur BFMTV-RMC, alors que plusieurs textes d'abrogation de la réforme des retraites ont été rejetés par le bureau de l'Assemblée au motif qu'ils n'étaient pas gagés financièrement.
Le Premier ministre "s'était engagé par écrit à ce que le Parlement ait le dernier mot", souligne le patron du PS Olivier Faure sur BFMTV-RMC, avant de menacer:
"Si le Parlement n'est pas saisi (...) effectivement nous irons vers la censure."
Invité de BFMTV-RMC, le premier secrétaire du PS Olivier Faure considère que "François Bayrou n'est pas tout à fait blanc dans cette affaire" du conclave sur les retraites, lui reprochant d'avoir "lui-même vicié" cette initiative, notamment en s'opposant à un retour aux 62 ans pendant les discussions.
"Bien sûr, on va y aller, quand le Premier ministre nous invite nous y allons", a fait savoir Cyril Chabanier, président de la CFTC, au micro de Franceinfo, ce matin. "C'est important d'y aller pour acter le désaccord qu'on a eu hier soir", estime le syndicaliste, pour qui désormais, "la seule façon qu'il y ait un accord, c'est que le Premier ministre fasse plier le patronat".
Alors que la CGT avait claqué la porte du conclave sur les retraites moins d'un moins après le début de cette initiative, sa secrétaire générale Sophie Binet indique sur RMC qu'elle se rendra à la réunion convoquée par François Bayrou ce matin si son syndicat est invité.
Il s'agira d'affirmer qu'il n'y a "pas d'autre voie que l'abrogation de la réforme", explique Sophie Binet. "Ça ne peut pas être un sujet de manœuvres comme veut le faire aujourd'hui le Premier ministre. On sent que ce matin c'est panique à bord à Matignon, son seul objectif est de prolonger son bail", accuse-t-elle.
La ministre du Travail Catherine Vautrin répond sur France 2 à Marylise Léon quelques minutes après que la secrétaire générale de la CFDT a affirmé qu'elle irait à la rencontre organisée par François Bayrou ce matin, mais surtout pour "acter le désaccord" du conclave.
"Je pense que c'est toujours important de poursuivre le dialogue", dit Catherine Vautrin. "S'arrêter si près du but mérite une dernière tentative", juge-t-elle.
En dépit des déclarations de Marylise Léon, la membre du gouvernement cherche à se montrer optimiste: "je pense que quand il y a dialogue, il y a toujours une possibilité de solution."
Concernant les réunions qui doivent se tenir ce matin, la ministre ne précise pas si elle sera de la partie. "Les modalités d'organisation des réunions sont en train de se mettre en place. L'une à dix heures, l'autre à onze heures. Voilà ce que je sais à sept heures et demi", indique-t-elle.
"On peut trouver une voie de passage", indique Amir Reza-Tofighi, président de la CPME, invité de BFM Business, qui se rendra à Matignon aujourd'hui. Ce dernier précise que les négociations ont achoppé sur la question de la pénibilité. La CPME souhaite "individualiser les départs en fonction de l'état de santé de la personne".
La secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon affirme sur TF1 que "le conclave est terminé", même si François Bayrou invite les partenaires sociaux à le rencontrer après l'ultime réunion qui s'est tenue la veille.
"On a acté l'échec hier, je pense qu'à un moment, il faut savoir se dire que les voies de passage ne sont pas possibles", dit-elle.
La CFDT répond favorablement à l'invitation de François Bayrou.
"Je serai à Matignon au moment où on aura l'invitation", explique Marylise Léon, secrétaire générale du syndicat, sur TF1, quelques minutes après que le Premier ministre a indiqué qu'il invitait les partenaires sociaux à le rencontrer pour trouver une "voie de passage".
"Je pense qu'il faut acter le désaccord et le cuisant échec de la discussion avec les organisations patronales qui portent une lourde responsabilité", se justifie-t-elle, accusant celle-ci d'avoir fait des "marches arrières" sur le sujet de la pénibilité.
François Bayrou va recevoir séparément les syndicats et le patronat ce mardi, sans que l'on sache précisément quelles organisations seront invitées, alors que certaines, comme la CGT, avaient claqué la porte du conclave sur les retraites.
François Bayrou appelle à "ne pas baisser les bras" et explique avoir invité les partenaires sociaux "qui ont travaillé ensemble" durant le conclave à le rencontrer "dès ce matin pour rechercher une voie de passage dans l'intérêt de notre pays".
"On sait bien que la difficile recherche des solutions nouvelles est une longue marche. Et que dans une longue marche les derniers pas sont souvent les plus exigeants. Mais ce sont aussi les plus importants", explique le Premier ministre.
Il conclut ainsi sa courte intervention, qui aura duré environ quatre minutes.
"Le principe des règles d'âge pour garantir l'équilibre financier de notre système des retraites a été reconnu par tous et je veux saluer l'effort de ceux qui ont accepté ce pas décisif", déclare François Bayrou, même si la CGT avait précisément quitté le conclave après que le Premier ministre s'était opposé à un retour au 62 ans à la mi-mars.
Le chef du gouvernement estime que "de nombreux points d'accord ont été sur le point d'être acceptés", évoquant une "amélioration" du "calcul de retraite des mères de famille", "l'âge auquel on peut partir à taux plein", ou un "changement de gouvernance des retraites du secteur privé".
"Alors bien sûr, je peux naturellement comprendre que l'on constate un échec quand on est sur des positions radicalement différentes ou opposées. Mais je ne peux pas accepter sans réagir que l'on se satisfasse d'échouer si près du but", déclare-t-il.
"Dans la dernière ligne droite" du conclave sur les retraites "on est arrivé très près d'un accord historique à bien des égards", juge François Bayrou.
François Bayrou commence son discours depuis Matignon après l'ultime réunion du conclave sur les retraites. Le Premier ministre salue d'abord "un travail approfondi hors de toute intervention du gouvernement", dans un "climat de bonne coopération".
Il avait pourtant été reproché au Premier ministre d'intervenir dans les débats en excluant tout retour à la retraite à 62 ans à la mi-mars.
"On est passé de l'affrontement au travail en commun et c'est un grand acquis", se félicite ce dernier.
Les socialistes sont-ils prêts à censurer François Bayrou? Le patron du PS, Olivier Faure, aura l'occasion de s'exprimer sur le sujet ce matin à huit heures et demi lors du "Face-à-face" présenté par Apoline de Malherbe sur BFMTV et RMC.
Cette interview se déroulera peu après la prise de parole de François Bayrou, prévue à sept heures.
La semaine dernière, les socialistes ont menacé de déposer une motion de censure si aucun débat sur les retraites n'était organisé au Parlement à l'issue de ce conclave, quelle que soit l'issue de celui-ci.
La France insoumise a appelé ce lundi les autres groupes de gauche, et tout particulièrement le Parti socialiste, à se joindre à une motion de censure du gouvernement Bayrou, en réaction à l'échec des négociations sur les retraites entre les partenaires sociaux.
Alors que le conclave avait été lancé par le Premier ministre suite à un compromis noué avec le PS au moment de l'élaboration du budget 2025, le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon a écrit sur X.
"Bilan des combines du PS pour sauver Bayrou avec un pacte de non-censure qui a détruit le NFP (Nouveau Front populaire, NDLR): un budget pire que le précédent et une mascarade sans aucun résultat sur la retraite à 64 ans."
Le groupe parlementaire de LFI appelle dans un communiqué "tous les groupes de gauche à déposer ensemble une motion de censure".
Syndicats et patronat se sont renvoyé la responsabilité de l'impasse du conclave sur les retraites ce lundi soir.
"Le constat est fait que le patronat ne bougera pas sur la réparation de la pénibilité (c'est-à-dire ouvrir sur des départs anticipés, ndlr) c'est un échec de la négociation", a déclaré Yvan Ricordeau, représentant de la CFDT. "La discussion s'arrête", a-t-il ponctué.
"Cette négociation était jouable, si l'accord ne se fait pas, c'est à cause des organisations patronales", a regretté Pascale Coton, négociatrice de la CFTC. "C'était la première fois que nous avions du +plus+ pour les femmes (propositions de pensions réévaluées pour les mères, ndlr), c'est quelque chose qui me met très en colère", a-t-elle confié.
"Nous regrettons cet échec, c'est dommage pour la démocratie sociale", a commenté Diane Milleron-Deperrois, représentante du Medef. "Au Medef, on a gardé une ligne très claire, en étant constant dans une ligne responsable: on n'était pas en mesure d'augmenter les cotisations salariales et patronales", a-t-elle insisté.
Bonjour à toutes et tous, bienvenue dans ce direct consacré à l'actualité politique de ce mardi 24 juin, au lendemain de l'ultime réunion du conclave sur les retraites, qui n'a pu aboutir à un accord entre les partenaires sociaux.
Sous pression alors qu'il avait lancé cette initiative pour s'éviter la censure du Parti socialiste sur les textes budgétaires, François Bayrou va prendre la parole depuis Matignon à sept heures.
Suivez son discours en direct sur notre site.
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